En salle

Meeting Gorbachev

6 juin 2019

PRIMEUR
| Semaine 23 |

Du 7 au 13 juin 2019

RÉSUMÉ SUCCINCT
L’ancien président de l’Union soviétique décrit les efforts entrepris pour ouvrir le pays au monde extérieur, ce qui a préparé le terrain pour la chute du rideau de fer.

< Critique >
Yves Laberge

★★★★

L’HOMME DERRIÈRE LA PERESTROÏKA

Ce documentaire propose un portrait de Mikhaïl Gorbatchev, leader de l’URSS puis de la Russie de 1985 à 1991, à partir d’entretiens menés récemment par l’infatigable réalisateur Werner Herzog —posant ses questions en anglais à un Gorbatchev encore très vif qui lui répond en russe. Des portions de ses réponses sont sous-titrées en anglais.

De nombreux documents d’archives montrent la jeunesse du futur Secrétaire général du Comité central du Parti communiste de l’Union soviétique : sa jeunesse à Stavropol, ses prédécesseurs à la présidence (Brejnev et surtout Andropov, qui fut le mentor de Gorbatchev), mais aussi ses premières activités publiques auprès des populations locales.

La question fondamentale que se posait constamment le jeune Gorbatchev était bien simple: « Pourquoi des pays voisins comme la Hongrie réussissent politiquement et économiquement pendant que le système soviétique est englué dans la bureaucratie? »

Rétrospectivement, le récipiendaire du Prix Nobel de la Paix revient sur les faits marquants de sa présidence : la catastrophe nucléaire de Tchernobyl (26 avril 1986), la chute du Mur de Berlin, en 1989, le démantèlement de l’Union soviétique, survenu malgré lui. Gorbatchev dénonce vertement les bureaucrates du régime, les opportunistes, les usurpateurs, les bellicistes; en premier lieu : Boris Eltsine, qui lui ôta le pouvoir. Beaucoup de décideurs de cette époque — américains, allemands, hongrois — apparaissent dans ce documentaire étoffé. Deux mots russes, devenus universels, caractérisèrent son mandat : « Restructuration (Perestroïka) » et « Glasnost (transparence) ». Un court extrait du film Gorbachev: After Empire (2001), de Vitaly Mansky, a été inséré.

On comprend que Gorbatchev a contribué à changer le cours de l’Histoire en l’espace de seulement sept années au pouvoir. Subtilement, au moment de clore la discussion, il réaffirme sa foi : « Je demande à Dieu encore deux ans (de vie) ». Quel contraste avec l’athéisme d’État des précédents leaders soviétiques!

Un seul point négatif : les séquences sur la maladie et la mort de son épouse Raïssa sembleront déplacées et mélodramatiques, et plutôt inattendues de la part d’un cinéaste intègre comme Werner Herzog.

On comprend que Gorbatchev a contribué à changer le cours de l’Histoire en l’espace de seulement sept années au pouvoir. Subtilement, au moment de clore la discussion, il réaffirme sa foi : « Je demande à Dieu encore deux ans (de vie) ». Quel contraste avec l’athéisme d’État des précédents leaders soviétiques!

On peut aisément suivre ce récit admirable sans connaître l’histoire russe ou sans l’avoir vécue. Mais compte tenu de la complexité du sujet, et considérant que ce film a été coproduit par le producteur français ARTE, on ne peut qu’espérer qu’une version sous-titrée en français puisse circuler au Québec.

FICHE TECHNIQUE
Sortie
Vendredi 7 juin 2019

Réal.
Werner Herzog
André Singer

Genre(s)
Documentaire

Origine(s)
Grande-Bretagne –
États-Unis
Allemagne

Année : 2018 – Durée : 1 h 30

Langue(s)
V.o. : multilingue / s.-t.a.
Herzog/Gorbaczow

Dist. @
[ The Orchard ]

En salle(s) @
Cinémathèque québécoise

Classement
[ Non classé ]

MISE AUX POINTS
★★★★★ Exceptionnel.  ★★★★ Très Bon.  ★★★ Bon.
★★ Moyen.  Mauvais. 0 Nul.
½ [ Entre-deux-cotes ]

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