En salle

The Grizzlies

3 mai 2019

Semaine 18
Du 3 au 9 mai 2019

RÉSUMÉ SUCCINCT
Russ Sheppard se rend à Kugluktuk, une communauté inuite située au Nunavut, dans le Nord du Canada, pour y entamer une carrière en enseignement. Perçu comme un étranger sur le territoire, le jeune diplômé a fort à faire pour convaincre ses élèves de s’investir dans leurs études. Dans ce coin de pays complètement isolé du monde, où le désespoir, la violence, la drogue et l’alcool conduisent plusieurs adolescents au suicide, Russ se propose d’instaurer un programme sport-études qui motiverait jusqu’aux plus récalcitrants.

Primeur
| CRITIQUE |
Élie Castiel

★★★

AUTHENTIQUE ET FONCIÈREMENT HUMANISTE

Avant tout actrice, Miranda de Pencier (entre autres, The Myth of the Male Orgasm) se lance dans la réalisation d’un premier long métrage, après le sujet court autochtone Throat Song (2013). La simplicité de la mise en scène, sans fioritures, allant droit au but, la direction d’acteurs et d’actrices, maîtrisée, et le sens d’observation de l’espace, sujet à de magnifiques prises de vue font de The Grizzlies un film à la fois émouvant et efficace sur le peuple inuit.

De Pencier assume avec dignité le côté grand public de l’entreprise, n’essayant pas de se laisser emporter par les codes du cinéma d’auteur. Les sentiments, les prises de bec, les incidents de parcours, les drames familiaux sont montrés de façon presque documentaire. Les plus réussies sont les séquences en classe, où l’enseignant blanc venu d’ailleurs change de stratégie après avoir fait la morale à un groupe d’insubordonnés, conscient d’une culture bafouée par les siens depuis des siècles. D’où un dialogue parfois soutenu par des répliques sournoisement exprimées.

Pédagogique, très certainement, mais essentiel tout de même.

Le sport, ici le jeu de la crosse ou Lacrosse. devient la métaphore du partage, du sens de la collectivité, de la responsabilité et en même temps d’une réappropriation de l’identité. Lorsque l’enseignant indique que ce jeu est le véritable sport national canadien, et non pas le hockey, on ne peut éviter de sourire devant la réaction de ces élèves rebelles (et des spectateurs dans la salle). La très belle trame sonore, d’auteurs autochtones, enrichit le film et les comédiens, dont Tantoo Cardinal, que l’on voit peu ici, mérite encore plus d’attention dans le cinéma canadien, s’en tirent merveilleusement bien. Dans un premier rôle, la jeune Emerald MacDonald (Miranda) domine la distribution par son charisme, sa timidité et sa détermination.

Pédagogique, très certainement, mais essentiel tout de même.

FICHE TECHNIQUE
Sortie
Vendredi 3 mai 2019

Réal.
Miranda de Pencier

Origine(s)
Canada

Année : 2018

Langue(s)
V.o. : anglais, inuktikut / s.-t.a.

The Grizzilies

Genre(s)
Drame sportif

Durée : 1 h 46

Dist. @
Métropole Films

Classement
Tous publics
[ Déconseillé aux jeunes enfants ]

En salle(s) @
Cineplex

MISE AUX POINTS
★★★★★ Exceptionnel.  ★★★★ Très Bon.  ★★★ Bon.
★★ Moyen.  Mauvais. 0 Nul.
½ [Entre-deux-cotes]

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