En salle

Carmine Street Guitars

4 avril 2019

Semaine 14
Du 5 au 11 avril 2019

RÉSUMÉ SUCCINCT
À Greenwich Village, un petit commerçant fait figure de village gaulois. Alors que le quartier change à la vue du moindre agent immobilier aux dents longues, Rick Kelly poursuit inlassablement sa routine. Il parcourt New York à la recherche du bois abandonné des vieux bâtiments de la ville et fabrique patiemment à la main ses guitares, aidé par une jeune apprentie passionnée.

PRIMEUR
| CRITIQUE |
Jean-Philippe Desrochers

★★★

POUR L’AMOUR DE LA SIX CORDES

Objet fétiche, la guitare a toujours été mythique pour tout amateur de musiques populaires. Ron Mann consacre son documentaire au luthier Rick Kelly et à sa petite boutique bondée de trésors, située dans Greenwich Village. Homme d’un autre temps et de peu de mots, Kelly construit ses guitares à la main à partir de vieux bois récolté dans des édifices new-yorkais. L’aspect minimaliste, voire archaïque, de son entreprise a de quoi surprendre : Kelly n’est appuyé que par sa mère ̶ âgée de 93 ans! ̶ , qui cumule les fonctions de comptable, secrétaire et femme de ménage, et par sa jeune apprentie Cindy Hulej. Le documentaire de Mann est un hommage à un savoir-faire artisanal en voie de disparition, à la résistance au mercantilisme et à l’embourgeoisement de l’époque et au refus de suivre les modes. Difficile d’imaginer plus rock (ou punk) que cela!

Les rencontres ainsi « forcées », jumelées à la présence de la caméra et de l’équipe de tournage, font en sorte que les échanges ̶ bien que sympathiques et parfois drôles et philosophiques ̶ entre le propriétaire et les musiciens manquent par moments de spontanéité.

La faune qui gravite autour de la boutique de Kelly est impressionnante. Y défilent entre autres Jim Jarmusch, Bill Frisell, Marc Ribot (guitariste de Tom Waits et d’Elvis Costello), Charlie Sexton (collaborateur de Bob Dylan) et Nels Cline (du groupe Wilco). On se doute que pour les besoins du documentaire qui s’échelonne sur cinq jours, le réalisateur a dû convoquer ces gens plutôt occupés, qui sont par ailleurs sans doute des clients plus ou moins occasionnels de l’endroit.

Les rencontres ainsi « forcées », jumelées à la présence de la caméra et de l’équipe de tournage, font en sorte que les échanges ̶ bien que sympathiques et parfois drôles et philosophiques ̶ entre le propriétaire et les musiciens manquent par moments de spontanéité. N’empêche, chaque guitariste semble heureux de piquer un brin de jasette avec Kelly, qui devient comme un vieux complice discret, et de s’amuser fermement au cours de séances d’improvisation en solo. Bien que conventionnel dans sa forme, Carmine Street Guitars saura plaire aux fervents disciples de la six cordes électrique.

FICHE TECHNIQUE

Sortie
Vendredi 5 avril 2019

Réal.
Ron Mann

Origine(s)
Canada

Année : 2018 – Durée : 1 h 20

Genre(s)
Documentaire

Langue(s)
V.o. : anglais / s.-t.f.
Carmine Street Guitars

Dist. @
[ FilmsWeLike ]

Classement
[ Non classé ]

Info. @
Cinéma du Parc

MISE AUX POINTS
★★★★★ Exceptionnel.  ★★★★ Très Bon.  ★★★ Bon.
★★ Moyen.  Mauvais. 0 Nul.
½ [Entre-deux-cotes]

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