En salle

Doubles vies

21 février 2019

| PRIMEUR |
Semaine 08
Du 22 au 28 février 2019

RÉSUMÉ SUCCINCT
Alain et Léonard, écrivain et éditeur, dépassés par les nouvelles pratiques du monde de l’édition, sourds aux désirs de leurs épouses, peinent à retrouver leur place au sein de cette société dont ils ne maîtrisent plus les codes.

CRITIQUE
| Anne-Christine Loranger |

★★★

FINE CRITIQUE SOCIALE

Au départ, cela ressemble fort à un exercice de verbiage entre intellos, un ramassis de point de vue déjà entendus mille fois sur la mort du livre, l’ascension irrésistible du numérique, la débandade de l’information journalistique sérieuse au profit des blogs, le tout saupoudré des immanquables rentre-dedans dont les Parisiens sont friands. Ce serait sans compter sur le talent d’Olivier Assayas (Cloud of Sils Maria, Personal Shopper) et sa capacité de filmer des personnages en les dévêtant peu à peu de leurs masques.

Léonard (Vincent Macaigne), écrivain d’un certain renom qui utilise systématiquement ses relations amoureuses sous des pseudonymes à peine voilés pour composer ses œuvres, se voit refuser son dernier manuscrit par Alain (Guillaume Canet), son éditeur, directeur d’une maison vénérable et époux de Séléna (Juliette Binoche), une actrice de série télé en vogue.

Il va se passer quelque chose, c’est certain ! …
« Eh bien non », se dit-on aux trois-quarts du film. Mais oui,
en bout de ligne. Un strip-tease s’enclenche et l’être humain
se dévoile. Fragile, vulnérable et troublant. Mais bon,
le trio formé par Kristen Stewart, Juliette Binoche et Chloë
Grace Moretz dans Clouds of Sils Maria (2013) c’était vraiment, vraiment, vraiment au-delà de cela.

C’est la France, ce qui fait que Léonard entretient évidemment une relation avec cette dernière tandis qu’Alain se délecte des charmes de sa jeune collaboratrice, Laure (Christa Théret), jeune femme ambitieuse et vendue aux possibilités du numérique. Alain, malgré la poussée assez ferme de Séléna, hésite encore à publier le roman de Léonard, lequel n’est pas encouragé par sa réaction assez tiède de sa femme Valérie (Nora Hamzawi), une jeune femme bien ancrée dans son travail de relationniste auprès d’un politicien socialiste.

Double vies aurait été réalisé par n’importe qui d’autres qu’Assayas, on aurait laissé tomber. Mais c’est Assayas, alors on poursuit son visionnement, malgré le verbiage et les rentre-dedans pas du tout innocents, malgré le fait que toutes les femmes du film soient des splendeurs attachées à des hommes tous plus âgées, cyniques et plus ou moins paumés. Sans compter l’inévitable scène de sexe lesbien, devenu presque un standard des deux côtés de l’Atlantique. Il va se passer quelque chose, c’est certain !

« Eh bien non », se dit-on aux trois-quarts du film. Mais oui, en bout de ligne. Un strip-tease s’enclenche et l’être humain se dévoile. Fragile, vulnérable et troublant. Mais bon, le trio formé par Kristen Stewart, Juliette Binoche et Chloë Grace Moretz dans Clouds of Sils Maria (2013) c’était vraiment, vraiment, vraiment au-delà de cela.

FICHE TECHNIQUE

Sortie
Vendredi 22 février 2019

Réal.
Olivier Assayas

Origine(s)
France

Année : 2018 – Durée : 1 h 48

Genre(s)
Comédie dramatique

Langue(s)
V.o. : français
Doubles vies

Dist. @
Axia Films


Classement
Tous publics

Info. @
Cinéma Beaubien
Cinéma du Musée

MISE AUX POINTS
★★★★★ Exceptionnel.  ★★★★ Très Bon.  ★★★ Bon.
★★ Moyen.   Mauvais. 0 Nul.
½ [Entre-deux-cotes]

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