En salle

Cold War

10 janvier 2019

| PRIMEUR |
Semaine 02
Du 11 au 17 janvier 2019

RÉSUMÉ SUCCINCT
En Pologne, en 1949, la chanteuse Zula tombe amoureuse de Wictor, un pianiste rencontré au cours d’une audition. Follement épris l’un de l’autre, tous deux jurent de ne jamais se quitter. Or, en pleine guerre froide, les politiques strictes qui restreignent les libertés des habitants du pays, et plus particulièrement celles des artistes obligés de célébrer Joseph Staline, séparent les amoureux.


COUP DE CŒUR
| Élie Castiel |
★★★★ ½

DE FOUGUE ET DE TRISTESSE

Si dans Ida, Paveł Pawlikowski nous avait emballé par son habileté à souligner subtilement la morale du plan à travers un récit minimaliste, confirmant pour ainsi dire l’originalité toujours actuelle du cinéma polonais, force est de souligner que La guerre froide n’atteint pas aussi loin l’élégance du film précédent.

Mais l’amour du cinéma est toujours présent à travers une histoire tirée de l’expérience de ses parents dans une Pologne d’après-guerre sujette aux nombreux bouleversements. Et dans cette atmosphère où le discours politique totalitaire est de mise, comment survivre à une histoire d’amour entre deux individus que presque tout oppose, sauf peut-être l’attrait l’un pour l’autre. Lui, l’intellectuel urbain qui cherche à préserver la musique et les chants folkloriques d’un pays qui traverse les premiers soubresauts du changement; de l’autre, une jeune femme de milieu rural, belle voix et pas tout à fait prête à entreprendre les premiers pas vers une évolution sociale.

Et on croit encore à la mise en scène de Pawlikowski, faite
de retenue, de refus du superflu, de raccourcis sublimes et
encore, comme dans Ida, d’une éthique du cadre exemplaire.

Lorsque le folklore d’un pays devient instrument politique (régime stalinien), les enjeux personnels prennent une tournure aussi inquiétante que subversive. Et on croit encore à la mise en scène de Pawlikowski, faite de retenue, de refus du superflu, de raccourcis sublimes et encore, comme dans Ida, d’une éthique du cadre exemplaire. Il y a Tomasz Kot, charismatique, élégant, jouant avec un naturel éblouissant le jeu de la séduction, mais montrant aussi une faiblesse bouleversante. Et Joanna Kulig, magnifique, filmée dans un noir et blanc dont les quelques gros plans de son visage illuminent l’écran et confère au film une aura transcendante oscillant entre la pureté et une sensualité à fleur de peau.

Meilleur réalisateur
Festival de Cannes 2018

Et une scène finale subliminale qui nous réconcilie avec les images en mouvement. Un film de fougue et de tristesse, de douleur aussi, tout comme une toile abstraite désincarnée.

Sortie
Vendredi 11 janvier 2019

FICHE TECHNIQUE

Réal.
PaweŁ Pawlikowski

Origine(s)
Pologne
France
Grande-Bretagne

Année : 2018 – Durée : 1 h 29

Genre
Drame

Langue(s)
V.o. : français, polonais, russe ; s.-t.f. & s.-t.a.
La guerre froide / Zimna wojna

Dist.
Métropole Films

Classement
Tous publics

Info. @
Cinéma Beaubien / Cinéma du Parc
Cinéma du Musée / Cineplex

MISE AUX POINTS
★★★★★ Exceptionnel.  ★★★★ Très Bon.  ★★★ Bon.
★★ Moyen.  Mauvais
. 0 Nul.
½
[Entre-deux-cotes]

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