En salle

Suspiria

2 novembre 2018

| PRIMEUR |
Semaine 44
Du 2 au 8 novembre 2018

SYNOPSIS SUCCINCT
Susie Bannion, jeune danseuse américaine, débarque à Berlin dans l’espoir d’intégrer la célèbre compagnie de danse Helena Markos. Peu de temps après avoir intégré l’institution, Susie commence à faire de terrifiantes découvertes sur la compagnie et celles qui la dirigent. Remake de Suspiria (1977), de Dario Argento.

CRITIQUE
| Yves Gendron |

★★★  ½

HORREUR GENRE « POST-MODERNE »

Il s’agit ici du remake du film culte de 1977, signé Dario Argento. Ce dernier l’avait conço comme un conte fantastique grand-guignolesque et ultra stylisé reposant sur l’emploi de couleurs saturées et une bande-son stridente (du groupe rock Goblin). La nouvelle version réalisée par le Luca Guadagnino (du très beau et élégant Appelle-moi par ton nom / Call Me By My Name) prend la forme d’une fable allégorique ténébreuse tout aussi ensorcelante et cauchemardesque que l’œuvre originale, mais différente sous divers angles.

Si Suspiria 2018 reprend la trame de la première monture et y manifeste un même goût pour le grotesque (ah! toutes ces sorcières ricaneuses), son esthétique y est en revanche plus glauque et l’emploi du gore moins criard car habituellement relégué dans la pénombre. Le film présente également de nouveaux éléments absents de l’original. Le contexte historique du film (qui se déroule à Berlin en 1977) est ainsi plus détaillé avec par exemple l’affaire du détournement du Vol 181 de la Lufthansa  mentionné à plusieurs reprises.

Si le film n’est pas toujours convaincant, il n’en
demeure pas moins une curiosité intéressante dans
le genre « horreur post-moderne ». Pour un remake
d’un film culte, ce n’est déjà pas si mal.

Aussi une partie du récit est centré sur un personnage ajouté d’un vieux survivant de l’holocauste mu par la culpabilité, car témoin timide et impuissant d’un complot maléfique. Finalement, la danse joue un rôle clé dans Suspiria 2018. Le spectacle de voir des corps féminins tourbillonner et se tordre frénétiquement est au cœur du film plus encore que le gore. Tous ces éléments donnent une densité thématique particulière au film qui va du pouvoir féminin au remord et à la maternité.

Si Suspiria démontre que Guadagnino est en pleine possession de ses moyens au niveau de la mise en scène et de la création d’atmosphères, son habilité à raconter une histoire cohérente et persuasive pourrait cependant être considérée comme plus inégale. C’est qu’aussi macabre que soit le film, celui-ci en fin de compte n’effraie guère et d’une durée de deux heures et trente minutes, il paraît un brin longuet. Certains pourraient même trouver que dans son aspect graphique et abracadabrant, le film peut sembler un brin fumiste.  

Malgré tout, Suspiria demeure un film ténébreux et intrigant à souhait. Il contient quelques scènes hallucinantes tout à fait mémorables (notamment un sabbat final, ainsi que des chorégraphies endiablées. Et puis il y a la prestation superbe de Tilda Swinton, véritable magicienne-caméléon du cinéma qui crève l’écran dans (ou plutôt sous) la peau de plusieurs personnages.

Si le film n’est pas toujours convaincant, il n’en demeure pas moins une curiosité intéressante dans le genre « horreur post-moderne » . Pour un remake d’un film culte, ce n’est déjà pas si mal.

Photo : Sandro Kopp/Amazon Studios

Sortie
Vendredi 2 novembre 2018

Version originale
anglais 

Réal.
Luca Guadagnino

Genre : Suspense d’épouvante – Origine : États-Unis / Italie
Année : 2018 – Durée : 2 h 32
Dist.
Eye Steel Films

Info. @
Cineplex

Classement
Interdit aux moins de 16 ans
[ Horreur ]

MISE AUX POINTS
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon. ★★★ Bon.
★★ Moyen. Mauvais. 0 Nul
½ [Entre-deux-cotes]

2024 © SÉQUENCES - La revue de cinéma - Tous droits réservés.