En salle

À tous ceux qui ne me lisent pas

22 novembre 2018

| PRIMEUR |
Semaine 47
Du 23 au 29 novembre 2018

RÉSUMÉ SUCCINCT
Yves Boisvert, un poète à contre-courant de la société, fait la rencontre de Dyane Gagnon lors d’un lancement de livre organisé par son éditeur. Sans domicile fixe et sans le sou, il s’installe avec ses maigres biens chez elle, qui vit avec son fils.

 CRITIQUE
| Élie Castiel |

★★★★

LES NUITS DE LA POÉSIE

Patrick Straram, alias le Bison ravi, Charles Bukowski, deux noms à retenir et qui nous interpellent tout le long de la projection du premier long métrage de Yan Giroux, jeune cinéaste qui se jette corps et âme dans une aventure urgente, essentielle, nourrie de ces vies interlopes, celles de ces bohèmes de l’écriture qui ne jurent que par les mots et leurs significations énigmatiques et parfois outrancières. Les mots comme un moyen de vivre, ou survivre plutôt. Oser la différence, s’intéresser aux contraires d’une vie normale, préparée d’avance, orchestrée selon les lois du marché et de la société.

Et par conséquent, vie choisie oblige, vivre aux crochets des autres. Mais aucun jugement de la part de Giroux, simplement un portrait errant, coloré, obsédé par les démons de la création, amoureux des femmes, infidèle, comme le Bison et Bukowski, un (fort) faible pour la bouteille et un regard presque fantôme sur l’existence.

Un premier long métrage abouti qui situe Yan Giroux dans la cour des grands. Il a pris des risques et dans l’écriture et dans la mise en scène. Et ce sont justement ces audaces qui se sont soldées par une mise en image d’une beauté à la fois extraordinairement glauque, sensuellement taciturne, sexuellement nocturne, ces béatitudes interdites de la vie qui font chaud au cœur et demeurent dans nos souvenirs.

Martin Dubreuil s’empare du rôle d’une vie pour le
déconstruire en lui attribuant une dose de contemporanéité,
comme s’il s’agissait de le faire renaître. Complète liberté
d’action dans la prise en charge  d’un personnage pris du
réel, multidimensionnel, artiste à vie, artiste à mort.

Et puis Les Chaouins, ce recueil de poèmes d’Yves Boisvert, un grand moment de notre littérature contemporaine.  Projet d’une vie pour un poète urbain. Yves Boisvert, incarné ici par un Martin Dubreuil de plus en plus présent à l’écran. Il s’empare du rôle d’une vie pour le déconstruire en lui attribuant une dose de contemporanéité, comme s’il s’agissait de le faire renaître. Complète liberté  d’action dans la prise en charge  d’un personnage pris du  réel, multidimensionnel, artiste à vie, artiste à mort.

Et deux autres personnages entrent dans sa vie, intermittent, pour raviver la fiction; une écrivaine (plus reconnue pour ses textes) et son fils adolescent qui, dans À tous ce qui ne me lisent pas, représente justement le pont entre un passé pas si lointain et un présent en quête de héros vibrants. Boisvert l’est dans toute sa quintessence d’artiste-bohème.

Sortie
Vendredi 23 novembre 2018

Langue(s)
V.o. : français

Réal.
Yan Giroux

Genre : Drame – Origine : Québec [ Canada ]
 Année : 2018 – Durée : 1 h 47
Dist.
Les Films Séville

Info. @
Cinéma Beaubien
Cineplex

Classement
Interdit aux moins de 13 ans

MISE AUX POINTS
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon. ★★★ Bon.
★★ Moyen. Mauvais. 0 Nul
½ [Entre-deux-cotes]

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