En salle

BlacKkKlansman

9 août 2018

| PRIMEUR |
Semaine 32
Du 10 au 16 août 2018

RÉSUMÉ SUCCINCT
En 1978, les revendications politiques des étudiants afro-américains créent des tensions dans la ville de Colorado Springs. Afin de prévenir une réponse violente de la part des suprémacistes blancs, les détectives Ron Stallworth et Flip Zimmerman élaborent un plan audacieux visant à infiltrer la branche locale du Ku Klux Klan.

CRITIQUE
| Élie Castiel |

★★★★

BLACK LIVES MATTER

Un but: mettre Donald Trump à sa place. Et rien de mieux que la comédie pour déboucher sur quelque chose de plausible, même si parfois, c’est extrême, invraisemblable, mais qu’importe. La liberté que permet le cinéma donne à Spike Lee de revenir en force derrière la caméra. Des touches surprenantes, un réquisitoire contre le racisme anti-noire et l’antisémitisme. Des présences caméo comme Harry Belafonte, hommage à un acteur noir qui a compté durant les années de la grande noirceur en Amérique.

C’est un très bon Lee pour sa simplicité, pour sa prise de position narrative, ne pas aller aussi loin qu’avant en respectant un canevas taillé sur mesure. Le dialogue, cru, est direct, ne passe pas par quatre chemins. L’afro-Amérique est ainsi faite. Et un hommage à la blackexploitation des années 70, des films blacks pour les blancs. Mais l’occasion pour les Noirs de s’émanciper politiquement pour garantir une émancipation sociale des années plus tard.

Spike Lee a parfaitement retenu l’histoire qui se fait dans la rue.
Son cinéma sera toujours celui de la résistance. La bataille continue.

Plus mûr malgré les apparences, Spike Lee se soumet à une règle de base: ne pas céder aux faux pas, aux effets de style incongrus et aux facilités dues au genre, la comédie dramatique. Le passé se colle au présent et indique par conséquent que rien n’a changé, le style de coiffure afro aussi et des attitudes, des réparties classiques, une reconstitution d’époque minutieuse et les White Power, des gens comme vous et moi, des voisins parfois. Et c’est ça ce qui est le plus effrayant.

La fin nous laisse un goût de dégoût devant le manque d’émotion d’aujourd’hui, illustre l’absence d’engagement et le faux charismatique Trum, sans y être (oui, dans une scène d’archive), prononce des conneries qui n’ont pas de sens. L’Amérique aux Blancs est un rêve illusoire qui ne se réalisera jamais. Spike Lee a parfaitement retenu l’histoire qui se fait dans la rue. Son cinéma sera toujours celui de la résistance. La bataille continue.

Sortie
Vendredi 10 août 2018

Version originale
anglais / Version française
Opération infiltration


Réal.
Spike Lee

Genre
Drame policier

Origine
États-Unis

Année : 2018 – Durée : 2 h 05

Dist.
Universal Pictures

Horaires & info. @
Cineplex

Classement
Interdit aux moins de 13 ans
Langage vulgaire

MISE AUX POINTS
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon. ★★★ Bon.
★★ Moyen. Mauvais. 0 Nul
½ [Entre-deux-cotes]

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