En salle

Boris sans Béatrice

4 mars 2016

RÉSUMÉ SUCCINCT
Boris Malinovsky, un industriel riche, arrogant et orgueilleux, réussit tout ce qu’il entreprend. Mais lorsque Béatrice, sa femme, sombre dans une profonde dépression qui l’enferme dans un mutisme complet, il décide de prendre une pause. C’est à ce moment que tout se complique.

LE FILM DE LA SEMAINE
7 Nominations
Berlinale 2016

Boris sans Béatice_En salleCRITIQUE
★★★

QUI L’AIME LE SUIVE
texte :  Anne-Christine Loranger

Le cinéma québécois s’offre rarement de discuter sans complexe de la vie des riches. Nos films, avouons-le sans complexe, sont plus riches en pick-up qu’en Porsche. En ce sens, Boris sans Béatrice de Denis Côté est un animal original. D’autant plus que le personnage de Boris est d’origine russe, que sa femme Béatrice, souffrant d’une étrange léthargie, est ministre au sein du gouvernement fédéral et que le film tourne entièrement autour de la quête de Boris pour retrouver ce qu’il est, poussé par un personnage énigmatique qui lui annonce que sa femme est malade à cause de lui. Les paysages explorés ici, ceux d’une immigration affluente, d’un power-couple à l’américaine et du monde intérieur d’un homme, donnent à ce film un ton inhabituel.

Ton d’autant plus étrange que le personnage de Boris ne cherche pas à plaire. Il énerve même passablement. Trop sérieux pour être sympathique, trop conscient de son sex-appeal pour attirer et malgré tout trop bon gars pour troubler. On pourrait facilement le prendre au premier degré et rester de glace. C’est ce qu’il faut refuser de faire. C’est à ce moment que l’histoire bascule et que Boris, le Monsieur-qui-a-réussi nous embarque sans qu’on le remarque dans l’aventure de son inconscient, découvre avec nous des alter ego féminins tombés en dormance à travers sa quête du succès.

Les paysages explorés ici, ceux d’une immigration
affluente, d’un power-couple à l’américaine et du monde
intérieur d’un homme, donnent à ce film un ton inhabituel.

Qui est Béatrice? Qui est L’étranger qui rencontre Boris en pleine nuit pour le sermonner? Qui sont Justine, Pauline, Helga et Klara? Existent-elles seulement? Ou ne sont-elles que des voix inconsciente qui crient ses quatre vérités à un homme qui a passé toute sa vie à se fuir?

Ni film expérimental dans la veine de Bestiaire ou Carcasses, ni histoire de lieux et de personnes tels Curling ou Vic+Flo ont vu un ours, Boris sans Béatrice est un autre film suspendu au milieu des appellations, un autre animal fantasque issu de l’inimitable cerveau de Denis Côté. Qui l’aime le suive!

Sortie : vendredi 4 mars 2016
Version originale : français
Sous-titres : anglais
Boris Without Béatrice

Genre : DRAME PSYCHOLOGIQUE – Origine : Canada [Québec] – Année : 2016 – Durée : 1 h 33 – Réal. : Denis Côté – Int. : James Hyndman, Simone-Élise Girard, Isolda Dychauk, Dounia Sichov, Denis Lavant, Laetitia Lambert-Denis – Dist. / Contact : K-Films Amérique.
Horaires : @  Beaubien Cinéma du Parc

CLASSEMENT
Tout public

MISE AUX POINTS
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon. ★★★ Bon. ★★ Moyen. Mauvais. ½ [Entre-deux-cotes] – LES COTES REFLÈTENT UNIQUEMENT L’AVIS DES SIGNATAIRES.

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