En salle

Saving Mr. Banks

20 décembre 2013

En quelques mots
★★
L’auteure australo-britannique P.L. Travers était-elle comblée par le Mary Poppins des studios Disney ? Dans sa finale larmoyante, Saving Mr Banks tente de nous convaincre de l’affirmative. Pour en arriver là, le film aura montré que le déplacement de l’auteure en Californie afin de superviser l’écriture du scénario a surtout été une affaire d’affrontement et de tractations avec le géant de l’animation, alors au plus fort de sa gloire. Cette confrontation entre un producteur malin et charmeur et une auteure têtue désireuse de protéger des personnages avec lesquels elle partage des racines profondément ancrées, donne lieu à des répliques pince-sans-rire qui procurent au film ses meilleurs moments.

Pour le reste, le chemin est très balisé. Que les scénaristes aient dressé de Walt Disney un portrait aux allures de propagande n’a rien d’étonnant. Qu’ils aient choisi d’élaborer sur un schéma narratif archi-connu en attribuant au personnage d’Emma Thompson le rôle de corps étranger immergé en terre inconnue, et le faire sans tomber dans le cliché est une réussite à mettre à leur actif. Car ce voyage n’est pas seulement la confrontation de mondes étrangers, bien que le film insiste à de nombreuses reprises sur l’antagonisme des cultures, il illustre aussi la vision de processus créatifs différents et aborde indirectement la résistance menée par un auteur pour préserver l’intégrité de son œuvre.

Contrebalançant les passages comiques avec une incursion dans la période plus mélodramatique de l’auteure, son enfance en Australie au début du siècle, le film permet de découvrir les racines de l’univers de P.L. Travers. L’alcoolisme de son père et la pauvreté de sa famille, mais aussi les mondes enchantés, la rêverie et les mystères, aident à dessiner les contours d’une personnalité complexe et somme toute peu connue.

Voilà le principal avantage de cette comédie familiale réalisée sans grande inventivité par John Lee Hancock (Alamo, The Blind Side), qui use de mouvements de caméra convenus et de gros plans évocateurs. Mais Saving Mr Banks ne répondra pas à la question originale en occultant le fait, entre autres, que P.L. Travers n’a jamais plus cédé les droits de ses œuvres pour d’autres adaptations cinématographiques. Walt Disney est donc, à ce jour, le seul à avoir pu imager le monde fantastique  de la romancière. >> Charles-Henri Ramond

Sortie : Vendredi 20 décembre 2013
V.o. : Anglais
V.f. – Sauvons M. Banks

CHRONIQUE BIOGRAPHIQUE  | Origine : États-Unis – Année : 2013 – Durée : 2 h 06  – Réal. : John Lee Hancock – Int. : Tom Hanks, Emma Thompson, Colin Farrell, Paul Giamatti, Jason Schwartzman, Rachel Griffiths – Dist. / Contact : Buena Vista | Horaires / Versions / Classement : Cineplex

MISE AUX POINTS
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Remarquable. ★★★ Très bon. ★★ Bon. Moyen. Mauvais. ☆☆ Nul … et aussi 1/2 — LES COTES REFLÈTENT UNIQUEMENT L’AVIS DES SIGNATAIRES.

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