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The Cakemaker (Haofe me Berlin)

4 mai 2018

Dans le cadre du Festival du film israélien de Montréal – 2018
| Julie Vaillancourt |

★★★  ½

Amours cachées, vices kasher

Pour son premier long-métrage, le scénariste et réalisateur israélien Ofir Raul Graizer relate l’histoire de Thomas, un jeune Berlinois doué pour la pâtisserie, qui voyage à Jérusalem dans l’espoir de rencontrer la femme et le fils de son défunt amant. The Cakemaker nous plonge au cœur du deuil, celui vécu par deux individus, où leurs vies, jadis parallèles, se rencontrent. Pourtant très différents, Thomas et Anat se rapprochent, du fait de leur amour pour feu Moti et la solitude liée au deuil, sans oublier les cafés et les pâtisseries. Leur amour mutuel ira au-delà des étiquettes… C’est d’ailleurs la force du film qui transcende les discours plus moralisateurs sur l’orientation sexuelle et la religion (homosexualité vs judaïsme), pour se positionner dans une vision plus humaniste et universelle des rapports affectifs. L’Amour avec un grand A, celui qui pardonne. Celui qui n’efface pas le deuil de l’être cher, mais qui le rend éternel.

Un premier long métrage réussi pour Ofir Raul
Graizer, qui se voit déjà promut à une belle carrière,
récipiendaire de plusieurs prix en festivals.

Ce regard tendre sur l’amour passe aussi par la confection de gâteaux et le symbolisme y étant rattaché. Quelle est donc la recette secrète de Thomas ? Entre Berlin et Jérusalem, The Cakemaker nous transporte avec une direction photo empreinte de nostalgie, traduite par les teintes bleutées, verdâtres et grisâtres évoquant, en fin de film, l’espoir, où les flashbacks permettent au spectateur (comme aux protagonistes) de réfléchir à nouveau sur le passé, à (se/le) pardonner. Si des thématiques complexes sont abordées (religion, famille, traditions culinaires, orientation sexuelle, deuil), le jeu des acteurs, sensible, sans être trop appuyé de dialogues explicatifs, dégage The Cakemaker des fables lourdes et moralisatrices sur l’amour et le pardon. Il en résulte un premier long métrage réussi pour Ofir Raul Graizer, qui se voit déjà promut à une belle carrière, récipiendaire de plusieurs prix en festivals.

MISE AUX POINTS
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon. ★★★ Bon. ★★ Moyen. Mauvais. ½ [Entre-deux-cotes]

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