En salle

Vers la lumière

20 avril 2018

| PRIMEUR |
Semaine du 20 au 26 avril 2018

Résumé succinct
Audiodescriptrice de films, Misako rencontre Masaya, un photographe. Entre les deux, naît une relation qui a à voir avec le regard et les sentiments amoureux.

CRITIQUE
| Élie Castiel |

★★★ ½

La volonté d’apaiser l’âme

Avant tout autre chose, Vers la lumière parle de cinéma, de ce que cet art maintes fois perverti propose comme rapport au monde, sur sa condition éphémère, sur les souvenirs qu’il met en images et en relief, et dépérissent. C’est aussi un film sur l’isolement social, sur la déchéance face à un lieu terrestre imparfait. Mais c’est aussi une ode à l’humain, à son semblable, celui par qui les choses arrivent et se perdent. C’est un film sur la vie tout court.

Naomi Kawase privilégie le gros plan puisqu’il s’agit d’une histoire intime entre la passation du regard et sa perte, entre le pouvoir du cinéma et sa faiblesse, cette impossibilité de réussir à empêcher le destin tragique des choses.

Nous sommes devant une œuvre inspirée, miraculée, pieuse,
peinte selon une approche humaniste de l’existence,
lui attribuant ainsi une caractéristique affable et
philosophique qui nous éloigne de la morosité actuelle.
C’est triste et si beau!

Les deux vedettes principales s’approprient leurs personnages pour leur octroyer une dimension extradégiétique qui confère leur personnalité et la transcende. Entre la puissance de l’œil et l’extinction totale de la vision, un entre-deux qui correspond au rapport à l’autre, servant de guide pour renoncer à une finitude précoce. La magnifique Ayame Misaki et le charismatique Masatoshi Nagase procurent des moments de pure émotion dans un lieu où la tristesse, la maladie et le deuil se joignent parfois dans un monde où la nature semble parfaite.

C’est de cela que se nourrit aussi Vers la lumière parle, de ces paradoxes, comme si le cinéma, servant de guide aux spectateurs, se servait de son pouvoir thérapeutique pour apaiser l’âme. Car faire le deuil de quelque chose qu’on a perdu, comme il est évoqué dans le film, c’est apprendre sans cesse à amadouer le vide que cette disparition exerce en nous.

Nous sommes devant une œuvre inspirée, miraculée, pieuse, peinte selon une approche humaniste de l’existence, lui attribuant ainsi une caractéristique affable et philosophique qui nous éloigne de la morosité actuelle. C’est triste et si beau!

 

Sortie : vendredi 20 avril 2018
V.o. : japonais ; s.-t.f. & s.t.a.
Radiance / Hikari

Réalisation
 Naomie Kawase

Genre : Drame – Origine : Japon / France – Année : 2017 – Durée : 1 h 42 – Dist. : MK2 | Mile End.

Horaires & info.
@ Cinéma du Parc

Classement
Tout public

MISE AUX POINTS
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon. ★★★ Bon. ★★ Moyen. Mauvais. ½ [Entre-deux-cotes]

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