En salle

Venus

1er mars 2018

Semaine du 2 au 8 mars 2018

RÉSUMÉ SUCCINCT
Lorsque Sid décide de vivre comme une femme malgré les traditions de ses origines, il apprend qu’il a fils adolescent, Ralph, 14 ans. Entre-temps, Daniel, le petit ami de Sid, hésite à le présenter à ses parents. Tout ce beau monde a un grand besoin de sortir du placard.

 | CRITIQUE
PRIMEUR |
Anne-Christine Loranger

★★ ½

GRAND THÈME, PETITE COMÉDIE

Le thème de l’immigration dans les comédies n’est pas nouveau. My Big, Fat, Greek Wedding est à ce propos un chef-d’œuvre hollywoodien du genre. Riches en immigrants, le Canada s’est donné lui aussi à cœur joie dans les comédies légères et les mélodrames où tradition et modernité se heurtent de plein fouet. Plus récemment, la composante interculturelle a fait son apparition : l’amour du pays d’adoption ne s’arrêtant pas qu’au territoire, les hot-dogs voisinent avec le tandoori et les merguez, tant sur les patios que sur les écrans. Sabah (2005) dirigé par la réalisatrice canado-égypto-palestinienne Ruba Nadda et montrant une femme musulmane tombant amoureuse d’un canadien plus blanc que blanc, est à ce titre un petit bijou du genre.

Néanmoins, la réalisatrice canadienne Eisha Marjara ajoute à ce genre bien connu de la comédie immigrante une nouvelle donne. Sid (Debargo Sanyal), un designer canadien d’origine indienne, est en pleine transition vers une nouvelle existence en tant que femme, ce que sa famille traditionnelle indienne, avide de descendance, accepte très mal. Au moment où il vient de commencer à assumer ouvertement sa décision débarque Ralph (Jamie Meyers), son fils de 15 ans issu d’une aventure de high school et dont Sid ignorait l’existence. Ralph, contre toute attente, trouve ce père féminin complètement cool et s’attache à lui, d’autant qu’il adore la bouffe indienne. Débarque là-dessus l’ancien amant de Sid (Pierre-Yves Cardinal), qui lui est tout prêt à revivre le rêve avec un Sid féminin, en autant qu’il se déroule en privé.

C’est malgré tout un bel essai dans
ce genre difficile qu’est la comédie.

Le scénario d’Eisha Marjara a tout pour donner lieu à des scènes loufoques. La réalisatrice a cependant cherché la subtilité, évitant les grosses farces faciles, mais avec un scénario qui reste bancal. Si l’excellent Cardinal est parfaitement crédible, les répliques de Jamie Meyers manquent parfois de conviction. On croit assez peu au jeu de Debargo Sanyal en femme transgenre, surtout dans ses interactions avec sa mère (Zena Darawalla), qui interprète son rôle avec des gants de boxe. Les répliques et les situations donnent lieu à de jolies scènes souvent touchantes, mais le divertissement reste somme toute moyen. C’est malgré tout un bel essai dans ce genre difficile qu’est la comédie.

Sortie : vendredi 2 mars
V.o. : anglais ; s.-t.a.
Vénus

Réalisation
Eisha Marjara

Genre
Drame

Origine : Québec [Canada] – Année : 2018 – Durée : 1 h 35 – Dist. : FunFilm.

Horaires & info.
@ Cinéma du ParcCineplex

Classement
Tout public

MISE AUX POINTS
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon. ★★★ Bon. ★★ Moyen. Mauvais. O Nul. ½ [Entre-deux-cotes]

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