En salle

The Party

1er mars 2018

Semaine du 2 au 8 mars 2018

RÉSUMÉ SUCCINCT
Pour célébrer sa nomination comme ministre de la santé, Janet et son mari Bill organisent une fête entre amis. Mais la soirée ne se déroule pas comme prévu.

 | CRITIQUE
PRIMEUR |
Julie Vaillancourt

★★★

TRANSGRESSER LA LIGNE DE PARTI

Avec un humour noir intello, presque corrosif, admirablement traduit par des répliques judicieuses et un traitement noir et blanc, The Party plonge rapidement dans une trame narrative à huit clos, rappelant parfois Carnage (2011) de Roman Polanski. Janet organise une soirée pour célébrer sa récente promotion ; le titre du film se réfère non seulement au « party », soit la soirée de célébration qui n’en est pas une, mais aussi au parti politique, puisque Janet vient d’être élue Ministre de la santé. Ironiquement, elle apprendra au cours de ce « party » que son mari est en phase terminale. Ainsi, entre deux appels de félicitations pour Janet, se côtoieront au fil de la soirée : Bill, le mari alcoolique intello mourant, un coach de vie (charismatique Bruno Ganz) en couple avec une féministe (Patricia Clarkson), un couple de lesbiennes Martha et Jinny (enceinte de 3 garçons), puis un coké venu venger sa fierté.

Sally Potter propose ici une comédie à l’humour
britannique, traduisant le malaise général vis-à-vis
de la politique et l’indifférence qu’elle suscite.

De ces sept personnages, a priori si différents, mais combien similaires, émerge l’action de ce huis clos (au dénouement surprenant). Les nombreuses répliques qui transgressent la ligne de parti (The Party), dévoilent le talent de scénariste de Sally Potter. April, qui se définit comme une « féministe réaliste (jadis idéaliste) » offre des répliques cinglantes : « Elle (Janet) est dans la cuisine, là où elle est le plus nécessaire, malgré ses prouesses politiques », « Tu es une lesbienne de première classe, mais une penseuse de seconde classe », dira-t-elle à Martha, professeure d’université.

Avec ce plus récent opus, la réalisatrice et scénariste récipiendaire du Guild Film Prize au dernier Festival international du film de Berlin, renoue avec son utilisation judicieuse du noir et blanc, explorée dans The Gold Diggers (1983) et The Tango Lesson (1997). Aussi, sa filmographie est empreinte de féminisme et de critique sociale, mentionnons Ginger & Rosa (2012) qui explorait la relation de deux amies inséparables (et flirtait avec le lesbianisme) dans le Londres des années 60 durant la crise des missiles de Cuba, sans oublier le transcendant drame biographique Orlando (1992), librement adapté du roman de Virginia Woolf. D’un dénouement surprenant, en référence au premier plan du film, à une forte caractérisation des personnages et un féminisme assumé, Sally Potter propose ici une comédie à l’humour britannique, traduisant le malaise général vis-à-vis de la politique et l’indifférence qu’elle suscite. Sans conteste, The Party ne laisse guère indifférent.

Sortie : vendredi 2 mars
V.o. : anglais

Réalisation
Sally Potter

Genre
Comédie dramatique

Origine : Grande-Bretagne – Année : 2017 – Durée : 1 h 10 – Dist. : Entract Films.

Horaires & info.
@ Cineplex

Classement
Tout public
(Déconseillé aux jeunes enfants)

MISE AUX POINTS
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon. ★★★ Bon. ★★ Moyen. Mauvais. O Nul. ½ [Entre-deux-cotes]

2024 © SÉQUENCES - La revue de cinéma - Tous droits réservés.