En salle

Good Time

25 août 2017

Semaine du 25 au 31 août 2017

RÉSUMÉ SUCCINCT
Nick, un jeune homme souffrant de troubles mentaux, est tiré d’une consultation avec son psychiatre par son frère Connie qui l’entraîne avec lui dans un vol de banque.

CRITIQUE
Texte : Jean Beaulieu

★★★ ½

GALÈRE DE PERSONNAGES

Émergeant comme des stars de la nouvelle scène indépendante newyorkaise, les frères Josh et Benny Safdie (The Pleasure of Being Robbed) continuent de s’intéresser aux tribulations de laissés-pour-compte qui vivent dans la marge, mais en peaufinant leur style et en livrant à ce jour, peut-être, leur film le plus abouti.
Souvent, dans les thrillers, le spectateur a une longueur d’avance sur les personnages, bénéficiant d’informations dont ces derniers ne disposent pas. Or, dans Good Time, c’est tout le contraire. C’est qu’en amont, les réalisateurs avaient donné aux principaux acteurs l’historique de leur personnage qu’ils devaient connaître par cœur, même si les éléments de ces biographies ne sont pas transposées à l’écran. Et, à partir d’un canevas de base, les interprètes ont parfois improvisé leurs dialogues, tout en gardant la trame narrative intacte.

Good Time forme un tout cohérent et débridé où
se
conjuguent des éclairages crus s’inscrivant dans un
tournage essentiellement nocturne (en 35 mm), une
prise de son parfois approximative, des mouvements
de
caméra hystériques, un montage syncopé et
une trame sonore brillante et obsédante.

 Le caractère imprévisible de l’intrigue s’explique aussi par le fait que le principal intéressé, Connie Nikas (une des meilleures prestations de Robert Pattinson), constamment sur l’adrénaline, agit plus vite qu’il ne pense et, comme le film est mené à un train d’enfer, le spectateur, constamment à la merci des errements et des erreurs du héros, ne sait jamais à quoi s’attendre. Et, contrairement au héros d’After Hours, de Martin Scorsese, l’hyperactif Connie, aux tendances psychotiques, n’est pas victime des événements, mais en est plutôt l’instigateur, que ce soit involontaire ou non.
Malgré un récit en apparence chaotique pétri d’action, de violence et de quelques invraisemblances, Good Time forme un tout cohérent et débridé où se conjuguent des éclairages crus s’inscrivant dans un tournage essentiellement nocturne (en 35 mm), une prise de son parfois approximative, des mouvements de caméra hystériques, un montage syncopé et une trame sonore brillante et obsédante.

Good Time

Porté par l’interprétation très énergique de Robert Pattinson, Good Times se distingue toutefois par le largage expéditif de certains rôles secondaires qui auraient pu être davantage exploités, dont celui de Crystal (la jeune Taliah Webster, qui crève l’écran) qui s’efface peu à peu jusqu’à devenir presque invisible, et aussi celui très éphémère de la toujours intense Jennifer Jason Leigh, qui campe la petite amie un peu candide de Connie, et, surtout, celui de Nick, le frère retardé et malentendant de ce dernier, interprété par un Benny Safdie troublant de vérité qui vole carrément la vedette dans les scènes où il apparaît. Par contre, le personnage du prisonnier revendeur de drogue, joué par Buddy Duress (un non-professionnel qui a eu ses propres démêlés avec la police de New York dans la vraie vie), finit par prendre trop d’importance dans le déroulement de l’action, ce qui nous fait regretter d’autant plus l’absence de Nick et consorts.

Néanmoins, Good Time ne se distinguerait pas tant d’autres thrillers au scénario rocambolesque et tragicomique s’il n’y avait pas ces deux scènes « appuie-livres », qui atteignent des sommets d’émotion : la séquence du début, où un psychologue pose des questions à un handicapé mental atteint de surdité (Nick, le frère du héros, comme on l’apprendra plus tard) et la séquence de fin, avec ce même personnage dans un centre de réadaptation, qui doit apprendre à faire son propre chemin. Deux moments de grâce complètement déconnectés qui injectent un supplément d’âme à ce film noctambule, souvent brutal.

Sortie :  vendredi 25 août 2017
V.o. :  anglais ; s.-t.f.
Une nuit sous tension

Genre :  Drame – Origine : États-Unis –  Année 2017 – Durée 1 h 41 – Réal. : Marie-Pierre Grenier – Int. : Robert Pattinson,  Buddy Duress. Ben Safdie, Taliah Webster. Jennifer Jason Leigh, Peter Verby –  Dist. Entract Films.

Horaires
Cinéma du ParcCineplex

Classement
Interdit aux moins de 13 ans
(Violence / Langage vulgaire)

MISE AUX POINTS
★★★★★  Exceptionnel.  ★★★★  Très Bon.  ★★★  Bon.  ★★  Moyen.  ★  Mauvais.  ½  [Entre-deux-cotes]  –  LES COTES REFLÈTENT UNIQUEMENT L’AVIS DES SIGNATAIRES.

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