En salle

The Wall

18 mai 2017

RÉSUMÉ SUCCINCT
2007. Pris dans une embuscade en Irak, deux soladats américains luttent pour leur survie. Le premier est blessé et agonise. Le second réussit à se cacher derrière un mur qui le sépare de l’assaillant.

CRITIQUE
★★★
Texte : Élie Castiel

SABLES MOUVANTS

Avec Edge of Tomorrow / Un jour sans lendemain (2014), Doug Liman continuait sa démarche de cinéaste solide, rigoureux, ne succombant pas aux temps morts, faisant de sa mise en scène un véritable combat entre les protagonistes et le concept de temps. Cette temporalité est d’autant plus importante dans The Wall, ce mur qui sépare les deux forces qui s’opposent dans le terrain miné du conflit irakien en 2007. La durée du film établit les enjeux. 

The Wall

La virilité du soldat américain est vite remplacée par un sentiment de peur, de refus de la mort, montrant jusqu’à quel point l’homme, en opposition à la femme, s’est construit socialement des codes de conduite tout à fait artificiels en se basant sur la force. Dès que les dangers se présentent, la nature suit son cours pour laisser l’humain devant un fait accompli. Et les deux ennemis, par voix d’un dialogue par radio, soulèvent la question des différences de cultures.

Le sable et la chaleur sont ici des ennemis incontrôlables,
des éléments narratifs bien choisis pour montrer l’irréconciliable
rapport entre l’être et la nature, entre la vie et le néant.

L’Irakien, sensible à sa propre condition, et se basant sur l’étranger venu d’ailleurs, confirme sa force par la voie de la raison. Le G.I., se croyant vaincu, tente par tous les moyens de gagner cette lutte des mots qui, qu’on le veuille ou pas, finira par la mort de l’un ou de l’autre.

Film subtil dans sa démarche, grave par ses images, intelligent par le propos et par son écriture, du scénariste Dwain Worrel, dont c’est ici son deuxième scénario en solo après Walking the Dead (2010). Le sable et la chaleur sont ici des ennemis incontrôlables, des éléments narratifs bien choisis pour montrer l’irréconciliable rapport entre l’être et la nature, entre la vie et le néant. Mais aussi entre le plan et sa morale, précepte selon lequel le cinéma est un arsenal intellectuel de tous les possibles.

Les lois de la nature s’imposent. Ce mur qui sépare la victime de son indicible assaillant, n’est en quelque sorte que la métaphore de ces sables mouvants de l’existence.

Sortie :  vendredi 19 mai 2017
V.o. :  anglais

Genre :  Drame de guerre  – Origine : États-Unis –  Année :  2017 – Durée :  1 h 30  – Réal. :  Doug Liman – Int. :  Aaron Taylor-Johnson, John Cena, Spencer Thomas, Laith Nakli – Dist. :  Entract Films.

Horaires
@
  Cineplex

Classement
Interdit aux moins de 13 ans
(Violence / Langage vulgaire)

MISE AUX POINTS
★★★★★  Exceptionnel★★★★  Très Bon★★★  Bon★★  Moyen★  Mauvais½  [Entre-deux-cotes]  –  LES COTES REFLÈTENT UNIQUEMENT L’AVIS DES SIGNATAIRES.

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