En salle

Song to Song

6 avril 2017

RÉSUMÉ SUCCINCT
Trois couples, ou presque. Sexe, drogue et rock’n’roll font parties de leur quotidien. Et lorsque le mal de vivre s’installe, chacun devra prendre des décisions pour pouvoir affronter la vie dignement… ou pas.

CRITIQUE
★★★
Texte : Élie Castiel

CIRCULARITÉS

Chaque nouveau film de Terrence Malick nous désamorce en même temps qu’il nous séduit. Et pourtant, tous ces personnages qui tournent en rond, d’où un 360º toujours aussi ingénieux, sensuel, insistant, caressant les corps, notamment ceux des femmes, s’infiltrant dans une sorte de rituel mystique qui a rapport, cette fois-ci, avec l’amour et ses obsessions, dépasse le récit en s’imbibant dans des eaux très souvent troubles – on a du mal à saisir ce que disent les personnages.  Bien au-delà d’une première partie obsédée par le sexe, la drogue, la débauche, l’oisiveté, en parallèle à des morceaux de musiques et des chansons bien choisies, dont on entend à peine quelques notes, la suite propose un discours obsédant sur l’amour, les relations hommes-femmes (agrémentés, pour être au goût du jour, d’une sereine et courte envolée saphique).

Song to Song 02

En fait, nous sommes devant un Malick tourmenté par une immense, triste peur de vieillir, de ne plus exercer son métier. Est-ce  là le regret de n’avoir pas pu réaliser plus de films ? Et nous nous demandons constamment si ces individus extradiégétiques ont un boulot, si la dolce farniente qu’ils semblent apprécier ne les lâchera pas soudainement. Malick serait-il après tout la somme de ses personnages ?

L’auteur de Knights of Cups / Le cavalier de coupe (2015)
signe ici un onzième long métrage en parfaite continuité
dans sa logique formelle et plastique. Plus visuel que
narratif, comme d’habitude, Malick n’a plus rien à prouver.

Sur place, aux États-Unis, et une virée au Mexique, pour changer l’espace scénique, Song to Song est fait de séquences abracadabrantes filmées par un Emmanuel Lubezki délirant, survolté, renouant avec les précédents films de son cinéaste fétiche. Effectivement, l’auteur de Knights of Cups / Le cavalier de coupe (2015) signe ici un onzième long métrage en parfaite continuité dans sa logique formelle et plastique. Plus visuel que narratif, comme d’habitude, Malick n’a plus rien à prouver. À 73 ans, cet Américain bien tranquille ne cesse de nous interpeller, même si au fond, il commence à nous lasser. Nous en sommes conscients mais savons déjà que nous irons voir Radegund, prévu plus tard cette année et qui, si l’on se fie aux rumeurs, devrait se rapprocher de The Thin Red Line / La ligne rouge (1998), son film le plus magnifique. 

Sortie :  vendredi 7 avril 2017
V.o. :  anglais

Genre :  Essai musical  – Origine : États-Unis –  Année :  2015 [2017] – Durée :  2 h 09   – Réal. :  Terrence Malick – Int. :  Rooney Mara, Ryan Gosling, Michael Fassbender, Natalie Portman, Cate Blanchett, Holly Hunter – Dist./Contact :  Séville.

Horaires
@
  Cineplex

Classement
Tout public
(Déconseillé aux jeunes enfants)

MISE AUX POINTS
★★★★★  Exceptionnel★★★★  Très Bon★★★  Bon★★  Moyen★  Mauvais½  [Entre-deux-cotes]  –  LES COTES REFLÈTENT UNIQUEMENT L’AVIS DES SIGNATAIRES.

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