En salle

Les terres lointaines

23 mars 2017

RÉSUMÉ SUCCINCT
À l’aide d’entrevues et d’images captées sur le vif, un cinéaste québécois s’intéresse à la vie de marins qui travaillent sur un cargo. Au rythme des vagues et des ports visités, il témoigne du vécu et des rêveries de ces hommes partis à l’aventure.

CRITIQUE
★★★
Texte : Charles-Henri Ramond

SEULS À BORD

À l’instar du superbe Transatlantique de Félix Dufour-Laperrière (lire notre critique) auquel on ne peut s’empêcher de penser, Les terres lointaines est une virée au long cours à la découverte de l’univers si particulier qu’est la vie à bord d’un navire marchand. Un monde d’autant plus fascinant qu’il reste assez peu documenté et qui, face aux dangers de la mer, est en quelque sorte composé de héros ordinaires qui n’ont pas souvent voix au chapitre. Récompensé du prix Pierre et Yolande Perreault (meilleur premier ou second long métrage documentaire) aux RVCQ 1 ce voyage à travers les océans sonde la dureté du métier de ces hommes perdus dans l’immensité, étudie leurs motivations et se fait le témoin de leurs espoirs.

Ici, l’expérience formelle se compose de plans-séquences
contemplatifs, d’une trame sonore méditative aux accents
électroniques du plus bel effet, et de plans muets des tâches
et les passe-temps des occupants qui permettent de
mieux saisir la répétitivité et l’ennui du quotidien.

Les terres lointaines

Félix Lamarche a choisi de privilégier une démarche esthétique forte, comme l’avait fait son prédécesseur. Ici, l’expérience formelle se compose de plans-séquences contemplatifs, d’une trame sonore méditative aux accents électroniques du plus bel effet, et de plans muets des tâches et les passe-temps des occupants qui permettent de mieux saisir la répétitivité et l’ennui du quotidien. Indissociable de l’humain, la machine occupe une place prépondérante. Outre le travail efficace effectué sur le son, véhiculant les hurlements de ce mastodonte des mers, plusieurs séquences en exposent les tréfonds.

Se dégage alors une certaine forme de fascination envers sa bestialité métallique, faisant écho à celle que Denis Côté avait démontrée dans Que ta joie demeure. Des entrevues avec le personnel de bord complètent cette chronique de l’isolement, faisant ressortir un monde étrange bercé par une profonde solitude. Cependant, en dépit de leur intérêt, ces interventions longues et statiques traduisent dans un anglais parfois approximatif un message très semblable. Il aurait peut-être fallu les raccourcir. Malgré tout, force est de constater que pour un premier film, l’expérience est très prometteuse.

1 Tout comme l’avait été le film de Félix Dufour-Laperrière

Sortie :  vendredi  24 mars 2017
V.o. :  multilingue
Sous-titres : français

Genre :  DOCUMENTAIRE  – Origine : Canada [Québec] –  Année :  2016 – Durée :  1 h 38  – Réal. :  Félix Lamarche – Dist./Contact :  Les Films du 3 mars.

Horaires
@
Cinémathèque québécoise

Classement
Tout public

MISE AUX POINTS
★★★★★  Exceptionnel★★★★  Très Bon★★★  Bon★★  Moyen★  Mauvais½  [Entre-deux-cotes]  –  LES COTES REFLÈTENT UNIQUEMENT L’AVIS DES SIGNATAIRES.

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