En salle

Hardcore Henry

7 avril 2016

RÉSUMÉ SUCCINCT
Henry est sauvé in extremis de la mort par sa conjointe, Estelle, chercheuse en robotique. Elle lui explique alors qu’elle a dû le transformer, en partie, en cyborg afin d’assurer sa survie.

Hardcore Henry

CRITIQUE
★  ½
Texte : Charles-Henri Ramond

Violence compulsive

Bien que l’empreinte progressive que le jeu vidéo est en train de laisser sur la production cinématographique soit déjà notable dans plusieurs polars et suspenses bourrés d’adrénaline, Hardcore Henry marque peut-être d’une pierre blanche ce phénomène récent. Filmé en caméra subjective, le film embarque le spectateur dès la première seconde dans la peau d’Henry, un cyborg muet, parti à la recherche de son passé et de sa vraie identité. Dans sa quête, il devra éliminer ses ennemis et retrouver un maniaque qui en veut à la terre entière. Il sera aidé de Jimmy, personnage aux cent visages, mourant et ressuscitant tour à tour dans la peau d’un autre. Les références aux films de genre de tout acabit sont abondantes. Science-fiction, robots vengeurs et même ninjas mutants trouvent ici des échos certains. Et comme dans bon nombre de films musclés, l’humour est omniprésent pour mieux détendre l’atmosphère. Le côté assumé de la chose est évident.

Mais au-delà du film, il y a le phénomène qui a de fortes chances
de rentrer dans les annales. Car si Hardcore Henry n’est rien d’autre
qu’une série Z assumée dotée d’un budget ridicule, ce sera aussi
probablement un succès commercial dont on se souviendra
qu’il fut monté en partie grâce à une campagne de sociofinancement.

Certes, la prouesse technique est bien là. Les plans de la caméra embarquée sur le visage du comédien reproduisent exactement les gestuelles des jeux vidéo. Le spectateur se retrouve ainsi plongé dans une histoire qui ne lui propose ni échappatoire, ni possibilité de croire que les autres peuvent l’aider. L’expression « un film dont vous êtes le héros » n’aura jamais été aussi juste. Mais, outre sa misogynie, son homophobie et l’abondance d’une violence très stylisée, le véritable problème de Hardcore Henry est qu’il ne dépasse guère le cadre du défi technique que se serait lancé à la blague une bande de jeunes geeks à l’humour noir exacerbé. L’intrigue, volontairement simpliste puisque manichéenne et épurée de complexité « scientifique », n’avance qu’à coup de courses poursuites, de cascades et de tueries plus sanglantes les unes que les autres. Une fois appropriés les tourbillons de la GoPro, une fois digérées les fusillades à répétition, le film se résume à trop peu de choses pour conserver de l’intérêt.

Mais au-delà du film, il y a le phénomène qui a de fortes chances de rentrer dans les annales. Car si Hardcore Henry n’est rien d’autre qu’une série Z assumée dotée d’un budget ridicule, ce sera aussi probablement un succès commercial dont on se souviendra qu’il fut monté en partie grâce à une campagne de sociofinancement. De quoi faire rougir les producteurs de pas mal de grosses machines hollywoodiennes dont beaucoup finissent par perdre des dizaines de millions. Et du même coup, de quoi susciter des sequels, des prequels… et des passions.

Sortie : vendredi 8 avril 2016
V.o. : anglais
V.f. > Hostile

Genre :  ACTION FANTASTIQUE – Origine :  États-Unis / Russie –  Année :  2016 – Durée :  1 h 37  – Réal. : Ilya Naishuller – Int. : Sharlto Copley, Haley Bennett, Tim Roth, Danila Kozlowsky, Darya Charusha, Andrei Dementiev –  Dist. / Contact : V V S.
Horaires :  @  Cineplex

CLASSEMENT
Interdit aux moins de 16 ans
(Violence)

MISE AUX POINTS
★★★★★  Exceptionnel★★★★  Très Bon★★★  Bon★★  Moyen★  Mauvais½  [Entre-deux-cotes]  –  LES COTES REFLÈTENT UNIQUEMENT L’AVIS DES SIGNATAIRES.

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