En salle

Ville-Marie

8 octobre 2015

RÉSUMÉ SUCCINCT
Établi à Montréal pour y poursuivre des études en architecture, Thomas est témoin d’une tentative de suicide. Les ambulanciers Benoît Tremblay et Pierre Pascal sont dépêchés sur place, mais ils ne parviennent pas à sauver la vie de la jeune femme qui meurt sur le chemin de l’hôpital.

LE FILM DE LA SEMAINE

Ville-Marie_En salle

CINÉASTE SOUS INFLUENCES

Patricia Robin
CRITIQUE
★★ ½

À première vue, ce deuxième long métrage de Guy Édoin peut paraître un peu long, guindé, artificieux et suranné. À vrai dire, le jeune cinéaste nous propose un fort bel exercice de style tout comme le propose, au cours de ses productions, la tornade Dolan depuis quelques années. Édoin fait appel à deux icônes féminines que la lumière adore : Monica Bellucci et Pascale Bussières qu’il retrouve après Marécages, réalisé en 2011.

Ne cherchez pas l’hôpital Ville-Marie dans le répertoire montréalais des centres de soins. Guy Édoin attribue ce nom à l’un de ses lieux scénaristiques pour le rattacher au thème maternel qui sous-tend le propos de son film, ressemblant étrangement à l’une des fixations de Dolan : le rapport du fils à sa mère. Édoin utilise ce titre pour son incursion au coeur de Montréal (originellement Ville-Marie en 1642), dont la caméra surplombe à maintes reprises le paysage. En faisant progresser des personnages dans deux univers complètement opposés, mais complémentaires, Guy Édoin relativise la réalité et la représentation que l’on projette à l’écran. Alternant entre les images ordinaires du quotidien et celles léchées de son appropriation par le cinéma, Ville-Marie évolue au coeur d’une urgence et d’un plateau idéalisé.

En faisant progresser des personnages dans deux univers
complètement opposés, mais complémentaires, Guy Édoin
relativise la réalité et la représentation que l’on projette à l’écran.

Dans sa réalisation, Guy Édoin parsème, çà et là, ses influences cinématographiques. Elles oscillent, entre autres, entre Orson Welles (The Lady of Shanghai, 1948), dans la loge où se multiplie le reflet de la comédienne en costume rouge et noir aux motifs asiatiques; Pedro Almodóvar pour son côté photo-roman (Femmes au bord de la crise de nerfs, 1988) et les difficiles relations mère-enfant de Talons aiguilles (1991) et Tout sur ma mère (1999); François Ozon pour son Huit femmes (2002), entièrement tourné en studio où l’on sent les mécanismes du tournage. On ne peut passer sous silence la prestation de Monica Bellucci qui, en star, crève l’écran, mais en tant que mère affligée, rejoint le commun des mortels, et surtout une Pascale Bussières toujours aussi crédible.

Texte complet : Séquences (nº 298, p. 24 – En kiosque)

revuesequences.org

Sortie : vendredi 9 octobre 2015
Version originale : français
S.-t.a. < Ville-Marie

Genre : Drame – Origine : Canada [Québec] – Année : 2015 – Durée : 1 h 40 – Réal. : Guy Édoin – Int. : Monica Bellucci, Pascale Bussières, Aliocha Schneider, Patrick Hivon, Louis Champagne, Frédéric Gilles –  Dist. / Contact : Filmoption.
Horaires : @ Beaubien Cineplex Excentris

CLASSEMENT
Interdit aux moins de 13 ans

MISE AUX POINTS
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon. ★★★ Bon. ★★ Moyen. Mauvais. ½ [ Entre-deux-cotes ] – LES COTES REFLÈTENT UNIQUEMENT L’AVIS DES SIGNATAIRES.

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