En salle

He Named Me Malala

8 octobre 2015

RÉSUMÉ SUCCINCT
À 15 ans, Malala Yousafzai est la cible d’une attaque armée des talibans au Pakistan. Après plusieurs mois passés dans le coma à l’hôpital, l’adolescente survit, mais elle reste paralysée du côté gauche du visage et sourde d’une oreille. Trois ans plus tard, réfugiée en Angleterre avec sa famille, elle est l’auteure d’un livre, I Am Malala, et la plus jeune lauréate du prix Nobel de la paix.

He Named Me Malala

TU SERAS CÉLÈBRE, MA FILLE

Élie Castiel
CRITIQUE
★★ ½

Très actif à la télé et réalisateur, entre autres, de It Might Get Loud (2008) et de Waiting for Superman (2010), Davis Guggenheim signe, avec He Named Me Mamala, un film qui se veut un hommage au Prix Nobel de la paix 2014, mais finit par n’être, en grande partie, qu’une accumulation d’extraits de documentaires déjà montrés ultérieurement dans certaines chaînes spécialisées, dont Aljazeera (chaîne anglophone).

Mamala Yousafzai est présentée comme une jeune fille intelligente, au verbe facile, à la parole directe et parfois même incisive, ne reculant devant rien pour juger sévèrement ceux de son pays, le Pakistan, qui donnent une mauvaise image de l’Islam. Elle refait le monde à sa façon, profite de la popularité mondiale qui l’entoure. Elle parle aussi de son coma, de sa réhabilitation, de son implication dans l’éducation des jeunes filles.

Lorsque la notoriété se démocratise, cela peut
parfois produire des étincelles radieuses de l’esprit.

Mais il y aussi son père, Ziauddin Yousafzai, compagnon de toutes les luttes, présent, fière de sa fille et de son idéologie progressiste dans un terrain machiste et conservateur où ne règne que l’esprit rétrograde. La caméra de Guggenheim ne se fait pas envahissante, mais doit parfois céder au comportement parfois inconsciemment égocentrique de cette sorte de Mère Teresa Jr.

La jeune Malala impose subtilement sa pensée, propose un discours sur la liberté d’expression et, plus que tout, réalise que publiquement, sa vie ne sera plus la même. Sans peut-être s’en rendre compte, le géniteur de la nobélisée affiche son image avec une certain narcissisme candide, terriblement à l’aise devant la caméra, s’appuyant sur une idée de la présence à l’écran qui oscille entre le réel et le fictif.

Et puis la mère, Tor Pekai Yousafzi, présente, mais à peine quelques mots prononcés. Devant les deux intervenants, elle prend ses distances, cède à la tentation de s’eclipser subtilement. Est-ce voulu ? Est-ce un parti pris de mise en scène ? La réponse n’est pas donnée, laissant le spectacteur sur sa faim. Les frères y vont de leur commentaire anodins, n’apportant rien à l’histoire de cette famille jetée dans l’arène publique dû à des circonstances dramatiques. Mais tout compte fait, He Named Me Malala est un film sur Malala, pour Malala… et peut-être aussi son paternel. Impossible, par contre, de ne pas reconnaître que sa vision des choses est des plus nobles. Lorsque la notoriété se démocratise, cela peut parfois produire des étincelles radieuses de l’esprit.

revuesequences.org

Sortie : vendredi 2 octobre 2015
Version originale  : anglais

Genre : Documentaire – Origine : États-Unis / Émirats arabes unis – Année : 2015 – Durée : 1 h 27 – Réal. : Davis Guggenheim – Avec : Malala Yousafzai, Ziauddin Yousafzai, Toor Pekai Yousafzai, Kushal Yousafzai, Atal Yousafzai – Dist. / Contact : Fox Searchlight.
Horaires : @ Cineplex

CLASSEMENT
Visa GÉNÉRAL

MISE AUX POINTS
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon. ★★★ Bon. ★★ Moyen. Mauvais. ½ [ Entre-deux-cotes ] — LES COTES REFLÈTENT UNIQUEMENT L’AVIS DES SIGNATAIRES.

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