En salle

Trainwreck

16 juillet 2015

RÉSUMÉ SUCCINCT
Sensibilisée depuis longtemps par son père, Amy a bien retenu ses leçons sur l’utopie qu’est la monogamie. Maintenant adulte, elle est toujours célibataire, vit des aventures sans lendemain et prend la fuite quand un homme lui dit qu’il l’aime.

Trainwreck

NÉVROSES CONTEMPORAINES

Élie Castiel
CRITIQUE
★★★

Judd Apatow épate la majorité par son relâchement, ou bien déçoit certains, peut-être un peu trop frileux, à cause de son ironie parfois douteuse. Au diapason de son époque, il a recours à l’humour sexuellement explicite (ou presque), pince-sans-rire, farouchement égocentrique, illustrant un portrait de la vie, essentiellement celle vécue dans les pays occidentaux, et plus particulièrement en Amérique, comme s’il fallait finalement l’accepter comme une étape éphémère de l’existence. Car derrière la comédie, se cache ches les personnages une mélancolie, une nostalgie d’une autre époque qu’ils n’ont même pas connue, mais qu’ils imaginent.

Et paradoxalement, le temps présent enveloppe tout le film. En fin observateur de ses contemporains, Judd Apatow, ou plutôt Amy Schumer, stand-up montante, qui a écrit le scénario, illustre une vision réaliste de notre idiosyncrasie actuelle. La plume est incisive, vulgaire à l’image de sa contemporanéité, groteste dans ses incertidues, prenant la vie à grands coups de one-liners incendiaires et de situations rocambolesques. C’est ahurissant et dans le même temps émouvant, triste à en pleurer et d’une drôlerie incomparable.

En fin observateur de ses contemporains,
Judd Apatow, ou plutôt Amy Schumer, stand-up
montante, qui a écrit le scénario, illustre une
vision réaliste de notre idiosyncrasie actuelle.

La mise en scène semble donc contrôlée par le dialogue et la mise en situations d’une Schumer en plein délire qui, par miracle, se calme à certains moments, et on la croit. Photogénique, véritable girl-next-door, elle invite le grand public à célébrer un rituel social qui consister à déconner, s’en prendre à tout le monde, manifester son égoïsme généralisé. Bref, être d’aujourd’hui.

Mais il y a aussi Bill Hader, l’autre côté de la médaille qui croit en l’amour sincère et durable, convaincant dans gestuelle et son rapport aux autres, gauche et dans le même temps sûr de lui, représentant le groupe majoritaire de notre société ; et Tilda Swinton, méconnaissable et parfaite. Entre folie et mégalomanie, entre tendresse et débordement, entre états d’âme et remises en question, Trainwreck, dont le titre français de Cas désespéré est plus conforme au sujet, propose une fin politiquement correcte, mais qui s’inscrit parfaitement bien dans l’adage qui persiste à dire « ainsi va la vie ».

revuesequences.org

Sortie : Vendredi 17 juillet 2015
V.o. : anglais
V.f. > Cas désespéré

Genre : Comédie sentimentale – Origine : États-Unis – Année : 2015 – Durée : 2 h 05 – Réal. : Judd Apatow – Int. : Amy Schumer, Bill Hader, John Cena, Dave Attell, Vanessa Bayer, Tilda Swinton – Dist. / Contact : Universal.
Horaires : @ Cineplex

CLASSIFICATION
Interdit aux moins de 13 ans
(Langage vulgaire)

MISE AUX POINTS
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon. ★★★ Bon.
★★ Moyen. Mauvais. ½ [ Entre-deux-cotes ]
LES COTES REFLÈTENT UNIQUEMENT L’AVIS DES SIGNATAIRES.

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