En salle

Jaco

2 juillet 2015

RÉSUMÉ SUCCINCT
L‘histoire prodigieuse de l’un des plus grands bassistes de tous les temps, Jaco Pastorius. Le documentaire est appuyé par les témoignages de ses collaborateurs tels que Sting, Carlos Santana, Joni Mitchell et Flea des Red Hot Chili Peppers ainsi que par les membres de sa famille.

Jaco

PLAGES D’UNE ENVOLÉE ÉCOURTÉE

Luc Chaput
CRITIQUE
★★★

L’histoire de l’art, spécialement celle de la musique du siècle dernier et du nouveau, contient de nombreux destins tragiques d’individus doués disparus trop jeunes. Certaines séries télé en ont fait leurs spécialités et des films récents ou devant sortir bientôt sur Kurt Cobain (Kurt Cobain: Montage of Heck) et Amy Winehouse ont relevé le défi de brillante façon.

Dans le cas de Jacob Pastorius III, grand bassiste de jazz et rock, les documents visuels ne sont pas légions contrairement aux deux artistes susmentionnés qui ont travaillé à l’époque de MTV et autres réseaux d’information continue et qui furent poursuivis par des paparazzi. Paul Marchand réalise ici son premier long métrage et ses qualités de monteur qui l’ont fait connaître ressortent dans ce film. Le traitement, après une entrée en matière assez rapide, est chronologique. Des films de famille en super 8 illustrent la vie dans la région de Fort Lauderdale en Floride de ce fils de musicien de jazz. Jacob dit Jaco est intéressé par tous les types de musique qu’il écoute sur disques ou venant de stations radios où la ségrégation musicale existe encore dans ces années 50. Son extraordinaire mémoire musicale et sa dextérité lui permettent de travailler adolescent en tant que professionnel dans des orchestres qui écument bars et salles de danse.

Il découvre les possibilités d’une guitare basse sans frettes et en devient un virtuose. Marchand et son coréalisateur Stephen Kijak (Cinemania) emploient quelquefois des effets Ken Bruns sur des photos de ces sessions d’enregistrements de ce premier disque éponyme «Jaco Pastorius» qui le consacre.

Malheureusement certains extraits musicaux flamboyants sont dénaturés par l’ajout d’anecdotes ou de commentaires qu’il aurait été plus juste de placer avant ou après afin que l’on puisse encore plus apprécier ce génie de l’interprétation qui utilise cet instrument d’accompagnement comme une source de plusieurs voix harmonisées.

Peu de journalistes du temps sont mis à contribution. Les épisodes de Weather Report et autres groupes sont expliqués surtout par des collègues comme Peter Erskine qui montrent bien les conflits inhérents à ces communautés. La deuxième épouse n’est pas interviewée et la relation entre les problèmes artistiques et ceux de la famille est mal contextualisée. Des moments musicaux montrent encore la brillance de cet artiste qui finit quasi itinérant das un parc du sud de la Floride.

Des passants et des gens sur des bancs publics servent alors de contrepoint historique à cette vie d’un homme dont la bipolarité et les abus ont placé en danger mortel. Marchand et son équipe passent rapidement sur l’épisode des suites juridiques à sa mort violente. Robert Trujillo, bassiste de Metallica et producteur du film, est un de ceux qui dans la coda reviennent sur l’influence encore perceptible de ce musicien toujours considéré par plusieurs comme le plus grand bassiste de tous les temps. Sur Interret, on trouve d’ailleurs plusieurs de ses concerts dont un au Festival de Jazz de Montréal en 1982.

 revuesequences.org
Sortie :
Vendredi 3 juillet 2015
V.o. : anglais

Genre : Documentaire – Origine : États Unis – Année : 2015 – Durée : 1 h 50 – Réal. : Paul Marchand, Stephen Kijak – Dist. / Contact : Passion Pictures (Cinéma du Parc).
Horaires : @ Cinéma du Parc

CLASSIFICATION
Non classé

MISE AUX POINTS
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon. ★★★ Bon. ★★ Moyen. Mauvais. ½ (Entre-deux-cotes) – LES COTES REFLÈTENT UNIQUEMENT L’AVIS DES SIGNATAIRES.

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