En salle

Grace of Monaco

18 décembre 2014

CRITIQUE

Texte : Élie Castiel
Cote : ★★★

KITSCH… MAIS SATISFAISANT

Si l’on se fie à la plupart des critiques français, plus proches de la réalité monégasque que leurs confrères d’Amérique du Nord, force est de souligner que les détails explorés dans ce photoroman ne traduisent point la vérité sur la partie de la vie de l’actrice Grace Kelly tel qu’évoquée dans le film.

Si, par contre, on est prêt à admettre que dans toute forme d’adaptation, les réalisateurs ont tous les droits de prendre certaines libertés, Grace of Monaco s’avère tout de même acceptable. Pour rendre ce conte de fées le plus crédible possible, Olivier Dahan (La Vie en rose/La Môme, 2007) choisit délibérément de filmer comme à la fin des années 50 et début des 60. La mise en scène brille par ses excès, permettant à la caméra de caresser ses personnages comme s’il s’agissait d’un film du grand Visconti. Mais cette prétention inoffensive résolue, Dahan procure de vrais moments d’exaltation lorsqu’il ose évoquer Hitchock en ayant recours à des mises en situations parfois loufoques ou à des clins d’œil si naïfs que nous sommes prêts à lui pardonner ses offenses.

Nicole Kidman, toujours aussi prenante malgré une froideur qui contraste avec la chaleur de la vraie Grace Kelly, demeure tout de même convaincante. Tim Roth, en prince Rainier, articule du mieux qu’il peut son personnage et suscite un intérêt marqué. Dans un rôle secondaire, l’Espagnole Paz Vega livre une performance remarquable en imitant de façon presque parfaite la gestuelle de la Callas dans son interpréation du célèbre O mio babbino caro, de l’opéraGianni Schicchi de Puccini.

En fin de parcours, la princesse Kelly refuse le rôle que lui accorde Hitchcok dans Marnie – pour l’histoire, l’actrice Tipi Hendren finira par l’accepter. Entretemps, les coups de théâtre politico-princiers donnent la possibilité à Olivier Dahan de tramer sa propre fiction qui culmine jusqu’au dénouement, certes émouvant, mais d’un manichéisme dépassé. Mais il ne faut pas oublier que le récit a lieu à une époque qui ne ressemble en rien à la notre. Sauf, bien entendu, lorsqu’il s’agit de corruption et de manipulation dans la classe politique. Sur ce point, rien n’a changé.

Sortie : Vendredi 19 décembre 2014
V.o. : anglais
S.-t.f. – Grace de Monaco

Genre : Drame biographique | Origine : États-Unis / France / Belgique / Italie – Année : 2014 – Durée : 1 h 42 – Réal. : Olivier Dahan – Int. : Nicole Kidman, Tim Roth, Frank Langella, Parker Posey, Paz Vega, Milo Ventimiglia, Yves Jacques – Dist. / Contact : Métropole | Horaires / Versions  : Cinéma du Parc

CLASSIFICATION
Visa GÉNÉRAL

MISE AUX POINTS
★★★★★ (Exceptionnel) ★★★★ (Très Bon) ★★★ (Bon) ★★ (Moyen) (Mauvais) ½ (Entre-deux-cotes) – LES COTES REFLÈTENT UNIQUEMENT L’AVIS DES SIGNATAIRES.

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