En salle

Prisoners

20 septembre 2013

Résumé
Au cours d’une célébration de l’Action de grâce entre voisins, pendant que les enfants regardent la télévision au sous-sol, deux fillettes disparaissent sans laisser de traces. Loki, inspecteur de police, est chargé de l’affaire. Mais les choses ne se passent pas tel que prévus car d’autres personnages mènent aussi leurs propres recherches.

En quelques mots
★★★
Un film comme Prisoners demande quelques heures de réflexion avant que l’on puisse  se lancer dans une critique car le contraire produirait un texte expéditif, manquant d’éléments importants ; et surtout il faut savoir résister à l’acte qui consiste à recevoir l’opinion parfois dictatoriale de ceux qui l’ont vu à la même projection. Après un accueil retentissant au tout dernier TIFF (Toronto International Film Festival), le premier opus hollywoodien de Denis Villeneuve arrive au Québec couvert de la gloire que l’on sait. Habitué à un cinéma personnel, d’auteur, alimenté de préoccupations esthétiques aussi bien que narratives, le cinéaste québécois risque le tout pour le tout en se lançant dans un projet qui devrait le placer dans le firmament des grosses pointures américaines. Si le film fonctionne, c’est parce que tout en respectant les règles du récit traditionnel version-hollywood, Villeneuve ne s’empêche pas de l’insérer de trouvailles visuelles à la fois simples et inventives et en plus, de se prendre au sérieux. Avouons cependant que le film est trop long et qu’un bon trente minutes auraient pu être coupés, allégeant ainsi un récit d’une force dramatique poignante et toujours actuelle. Entre des vedettes de haut calibre et un réalisateur néophyte en ce qui a trait au cinéma américain grand public, il existe un rapport qu’on pourrait baptiser de symbiose parfaite. Car Prisoners est avant tout un travail de groupe, un team-work qui se fabrique de jour en jour, par instinct, sans règles ni codes de conduite ; c’est également une plongée dans le film de genre qui, entre les mains d’un cinéaste inspiré et très proche du projet, possède un côté binaire, une aventure extraordinaire avec le cinéma grand public et, mine de rien, une démonstration de la vision particulière et du regard original sur le cinéma d’un auteur qui y croit. Il est dommage que la conclusion est floue, manque de précision, laisse le spectateur sur sa faim, incapable de saisir les motifs de ce qui s’est passé, mais que nous ne révélerons pas. Côté casting, préférons ne pas favoriser un acteur par rapport aux autres, mais quelque chose nous pousse à croire que l’ambivalence de Hugh Jackman, humain, trop humain, démoniaque et sensible, joue pleinement à son avantage dans ce thriller excitant, angoissant et malgré sa catharsis flottante, de haut calibre. Avec Prisoners, Denis Villeneuve confirme que le talent québécois en matière de cinéma peut s’adapter à toutes circonstances, avec tact, intelligence, et surtout intégrité. >> Élie Castiel

Sortie : Vendredi 20 septembre 2013
V.o. : Anglais
V.f. – Prisonniers

SUSPENSE | Origine : États-Unis – Année : 2013 – Durée : 2 h 33  – Réal. : Denis Villeneuve – Int. : Jake Gyllenhaal, Hugh Jackman, Melissa Leo, Paul Dano, Viola Davis, Terrence Howard, Maria Bello– Dist. / Contact : Warner | Horaires / Versions / Classement : Cineplex

MISE AUX POINTS
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Remarquable. ★★★ Très bon. ★★ Bon. Moyen. Mauvais. ☆☆ Nul … et aussi 1/2 — LES COTES REFLÈTENT UNIQUEMENT L’AVIS DES SIGNATAIRES.

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